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« C’est aujourd’hui qu’il nous faut penser l’EHPAD de demain »


Publié le Lundi 30 Aout 2021 à 15:00

Fondé il y a 70 ans, le Groupe AFP gère 22 EHPAD et sept résidences autonomie réparties sur toute la France. Après ces derniers mois si particuliers, le groupe veut aujourd’hui « aller de l’avant », comme nous le confie Cédric du Chéné, son directeur général.


Cédric du Chéné, directeur général du Groupe AFP. ©DR
Comment le Groupe AFP a-t-il vécu les premiers mois de la crise sanitaire ?
Cédric du Chéné : Au sein de notre groupe, chaque établissement est relativement autonome. Néanmoins, face à cette situation inédite, nous avons rapidement mis en place une cellule de crise qui a apporté son aide à toutes nos équipes, en synthétisant les différentes recommandations, en centralisant les commandes des équipements de protection… Cette organisation a été très appréciée des familles comme des salariés, dont je tiens d’ailleurs à saluer l’engagement.

Quels enseignements tirez-vous de cette période ?
Outre la nécessité d’être réactifs, de porter des messages clairs et de communiquer constamment avec les familles, cette crise a montré l’importance des valeurs véhiculées par le secteur associatif. Ce socle commun, autour duquel nous nous retrouvons tous, s’est notamment traduit par des actes de solidarité forts, certains n’hésitant pas à apporter leur aide à des établissements parfois situés à plus de 50 km.

Avant même que l’épidémie ne débute, vous aviez engagé des réflexions autour de l’EHPAD de demain. Comment s’articulent-elles avec ces constats ?
La crise a confirmé la manière dont nous avions toujours appréhendé notre mission, à savoir : offrir un cadre de vie adapté à chaque résident, qu’il soit âgé et/ou handicapé. En nous associant à la création d’un café Joyeux à Marseille, par exemple, nous nous impliquons dans l’inclusion de tous. En ce qui concerne plus particulièrement les EHPAD, et pour mieux anticiper l’enjeu démographique déjà à l’œuvre, nous nous attachons à adapter l’architecture afin de pouvoir accueillir des personnes toujours plus dépendantes et accompagner le changement des pratiques. Nous avons ainsi développé un plan stratégique qui prévoit, entre autres, de généraliser d’ici 2022 la méthode TNMP [Thérapies Non-Médicamenteuses Personnalisées, NDLR], développée par le Dr Thierry Bautrant.

Quels seront vos autres axes de travail ?
Le Groupe AFP proposera également, d’ici 2024, une offre plus diversifiée pour amener progressivement l’EHPAD vers un pôle de ressources gérontologiques. C’est certainement là que réside l’avenir des EHPAD. Avec près de 7 000 établissements, la France bénéficie d’un maillage territorial fort en matière de grand âge. Il faut le mettre à profit et développer des actions de prévention, d’accompagnement des familles, de diversification des activités à l’instar des logements temporaires, etc.

Ces projets n’ont-ils pas été repoussés à cause de la crise sanitaire ?
Au contraire ! Cet épisode a prouvé à tous la nécessité de repenser le grand âge, c’est-à-dire à la fois de refondre le modèle des EHPAD et de revaloriser les métiers. Passé le choc des premières semaines, nous avons donc poursuivi la majorité de nos travaux. Malgré le contexte, nous devons en effet aller de l’avant, ne pas s’enfermer dans un sujet mais plutôt préparer l’avenir, car c’est aujourd’hui qu’il nous faut penser l’EHPAD de demain.

Article publié dans le numéro de juillet d'Ehpadia à consulter ici


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